Le contrôle de la douleur
Les antalgiques sont administrés par voie intraveineuse les deux premiers jours puis par voie orale et associent en l'absence de contre-indication un anti-inflammatoire et un antalgique de pallier II.
L’infiltration cicatricielle est parfois proposée. On met en place un cathéter dans la cicatrice qui administre un anesthésiant local bloquant temporairement les influx douloureux transmis par les terminaisons nerveuses. Il s’agit d’une alternative à l’analgésie autocontrôlée morphinique (que nous pratiquons également) qui peut parfois causer quelques désagréments (constipation, nausée, rétention d’urine, confusion…).
Un glaçage de la cicatrice est appliqué dès votre retour du bloc opératoire pour lutter contre l’inflammation post-opératoire.
Notre kinésithérapeute pratique des massages antalgiques et drainants de votre membre inférieur.
Pour les patients sensibilisés aux traitements homéopathiques, nous encadrons l’intervention par la prescription de compléments à visée antalgique, favorisant la décontraction musculaire et diminuant le stress péri-opératoire.
Nous savons enfin qu'une bonne compréhension des différentes étapes de la prise en charge chirurgicale permet une meilleure gestion du stress et de la douleur.
En cas de douleurs rebelles nous pouvons faire appel à notre équipe spécialisée dans la lutte contre la douleur.
L'épargne sanguine
Nous sommes très attentifs à l’épargne sanguine.
- Geste chirurgical réalisé avec un contrôle soigneux du saignement (hémostase)
- Produit hémostatique (qui limite le saignement) appliqué en fin d’intervention sur les tissus
- Maintient d'une température corporelle optimale pendant toute la durée de l'intervention par l'utilisation d'une couverture chauffante posée sur la partie supérieure de votre corps
- Utilisation, en l’absence de contre-indication, d'un vasoconstricteur qui en rétrécissant le diamètre des vaisseaux sanguins limitent la perte sanguine locale
- Contrôle strict de la tension artérielle pendant et après l’intervention (l’hypertension favorise le saignement pendant l’intervention)
- Si besoin récupération du sang perdu pendant l’intervention, ré-administré en salle de réveil (Cells Saver)
- Si besoin perfusion intraveineuse d'une solution injectable de Fer
La transfusion reste rare dans notre établissement (autour de 4%). Elle concerne surtout les patients présentant des risques cardio-vasculaires avec un taux d’hémoglobine bas avant l’intervention.
Rééducation et voie antérieure
La rééducation post-opératoire est un point fondamental.
- Vous êtes levé le lendemain de l’intervention et marchez soit dans votre chambre soit dans le couloir en fonction de votre état de fatigue.
- L’utilisation des cannes est nécessaire en début d’hospitalisation et facultative à la sortie.
- Vous êtes autorisé à dormir sur le côté sans avoir recours au fameux coussin entre les jambes.
- Aucun geste contrôlé n'est interdit.
Nous insistons sur un travail fractionné: alternance marche sur courte distance- fauteuil- lit plusieurs fois par jour.
Le kinésithérapeute passe vous voir tous les jours. Il vous aide à contrôler votre douleur (massage), à lutter contre l'appréhension à la marche et maîtriser les gestes de la vie quotidienne (se lever, se recoucher, marcher avec deux, une, ou sans béquille, monter et descendre les escaliers). Mais rapidement vous serez autonome et réaliserez seul tous ces gestes. Dès lors vous serez "votre meilleur kiné ». Aller aux toilettes, se promener dans les couloirs, raccompagner vos visiteurs, aller prendre une boisson à la cafétéria, aller chercher vos journaux, se promener quand le temps le permet dans notre jardin sont de très bons exercices d'autorééducation.
ATTENTION,
Des exercices musculaires intenses inhabituels peuvent déclencher douleurs et contractures musculaires. Nous les proscrivons. Il n’y a aucun intérêt aux excès surtout si « ça va bien ». N’oubliez pas votre bon sens : la douleur est un signal d’alarme et doit imposer le repos.
J -1 Entrée la veille de l'intervention
Présentation la veille de l'intervention.
Passage aux admissions.
Accueil dans le service d'hospitalisation (2ème étage le plus souvent).
L'infirmière valide votre entrée: vérification de l'ensemble des bilans pré-opératoires, vérification de l'arrêt des médicaments selon les prescriptions des anesthésistes, vérification de l'état cutané, réalisation de bilans complémentaires, gestion de vos médicaments habituels, administration d'un relaxant pré-opératoire selon les prescriptions de l' anesthésiste, vérification du côté à opérer.
L'aide-soignante vous prépare : rasage de la zone opératoire, vérification de l'état cutané, utilisation du lit médicalisé et de la salle de bain, aide à la douche pré-opératoire, vérification du côté à opérer.
Douche antiseptique pré-opératoire.
Mise en place des chaussettes de contention.
Mise en place du bracelet d'identification.
Préparation de la tenue pré-opératoire.
Visite de l'anesthésiste et du chirurgien.
J 0 Jour de l'intervention
- Réveil par l'équipe.
- Douche antiseptique pré-opératoire.
- Mise en place de la tenue opératoire (casaque).
- Le brancardier vous accompagne au bloc opératoire où vous serez accueilli par une aide soignante et transferez dans la salle d'intervention.
- L'infirmière de bloc opératoire va vérifier que tous les paramètres sont bons (Check list pré-opératoire).
- L'infirmière d'anesthésie va poser la perfusion et vous préparer à l'anesthésie.
- Installation sur la table orthopédique de bloc opératoire.
- Induction anesthésique.
- Intervention chirurgicale.
- Transfert en salle de réveil (salle de soins post-intervention), surveillance des paramètres vitaux (pouls, tension, respiration, mobilité, conscience) pendant quelques heures. Il est assez rare de se souvenir de votre passage en salle de réveil.
- Passage en radiologie et retour dans la chambre.
- L’équipe soignante vous accueille et poursuit le contrôle régulier des paramètres vitaux, de la zone opératoire et de la douleur. Elle effectue les premiers soins (lavage de la jambe, nursing, premier repas, glaçage de la zone opératoire). La prévention de la phlébite est débutée entre 6 et 8 heures après l'intervention (anticoaguation à dose préventive et port de bas ou de chaussettes de contention). Si votre état de santé le nécessite une surveillance plus étroite sera effectuée toute la nuit dans une unité de soins continue (USC) gérée par notre réanimateur.
J+1 Premier jour après l'intervention
Un petit-déjeuner vous est servi et la première toilette est réalisée au lit.
Les soins infirmiers se poursuivent: surveillance des paramètres vitaux, évaluation de la douleur, bilan sanguin, contrôle de la bouteille de redon d'aspiration du sang intra-articulaire, gestion des médicaments personnels, gestion du traitement antalgique et des anticoagulants (per-os ou en injection sous-cutanée).
La rééducation débute: massage, assis au bord du lit, marche dans la chambre ou dans le couloir, mise au fauteuil pour le déjeuner.
Entre J+2 et J+3
Ablation des perfusions, du tuyau de redon, ablation du cathéter antalgique, passage aux antalgiques pa voie orale.
Contrôle du taux d'hémoglobine (globules rouges).
Poursuite de la kinésithérapie (pratique des escaliers).
Entre J+4 et J+6
Poursuite des soins de pansement.
Poursuite de la kinésithérapie et de l'autorééducation.
Sortie au domicile le plus souvent ou en centre de convalescence parfois.