La pathologie de la rupture de la coiffe des rotateurs est relativement fréquente chez les sujets à partir de 50 ans.
Elle entraine souvent des douleurs invalidantes voire un arrêt de certaines activités professionnelles ou sportives. Dans la grande majorité des cas, la réparation des tendons de la coiffe permet une restauration de la fonction et la disparition de la majeure partie des douleurs.
L’intervention chirurgicale est la plupart du temps peu compliquée mais les suites opératoires sont à considérer comme longues. En effet, les résultats ne peuvent s’évaluer au moins qu’à quatre ou six mois.
Anatomie
Une rupture de la coiffe des rotateurs intéresse un ou plusieurs tendons des muscles de la coiffe (sus-épineux, sous-épineux, petit rond, sous-scapulaire) et de manière plus ou moins complète. Le tendon du sus-épineux est le tendon de la coiffe des rotateurs le plus souvent atteint. En effet, il est soumis à de fortes contraintes et est très sollicité lors de tous les mouvements d’élévation des bras. La rupture est le plus souvent dégénérative, c'est-à-dire qu’elle est le résultat d’une sollicitation répétée et trop importante. De manière beaucoup moins fréquente les ruptures surviennent lors d’un accident traumatique de l’épaule. Un conflit sous acromial peut participer à ces lésions (cf : fiche « conflit sous acromial »)
Symptômes
Il y a deux maîtres symptômes dans cette pathologie qui sont les douleurs et la baisse de force en élévation voire en rotation de l’épaule. Le diagnostic pourra être fait à partir des symptômes évoqués et grâce à un examen clinique rigoureux qui cherchera à mettre en évidence les douleurs ou les diminutions de force en réalisant des manœuvres mettent en jeu les différents muscles de la coiffe.
Examens complémentaires
Les radiographies standards de face et profil avec les rotations sont toujours nécessaires.
L’échographie réalisée par un praticien spécialisé peut donner une quantité importante d’information sur l’étendu des lésions.
Pour aller plus loin dans le diagnostic et si une intervention est envisagée, on réalisera un arthroscanner ou une IRM.
Traitements
Le traitement médical: il associe la prescription de médicaments antalgiques, de médicaments anti-inflammatoires et de kinésithérapie. Parfois on peut être amené à proposer des infiltrations.
Il est à noter qu’en l’absence de traitement chirurgical, l’évolution spontanée d’une épaule présentant une rupture de coiffe, risque de se faire vers la poursuite et l’intensification des douleurs ainsi que vers l’aggravation des lésions tendineuses. En effet, les ruptures ont tendance à s’agrandirent avec le temps et les sollicitations.
L’évolution terminale d’une rupture de coiffe de grande importance se fait vers une arthrose (à se stade, la réparation n’est plus envisageable).
Le traitement chirurgical : son but est de diminuer la douleur, d’augmenter la mobilité et la force musculaire. Il est préférable dès lors qu’il existe une rupture de coiffe des rotateurs. Le principe de ce traitement consiste à suturer le(s) tendon(s) déchiré(s) sur la tête de l’humérus au moyen de fils de suture. On y associe la plupart du temps une acromioplastie. On considère qu’il faut une cicatrisation complète des tendons sur la tête de l’humérus pour obtenir une solidité complète.
Pour chaque patient l’indication chirurgicale est à discuter en fonction de l’âge, du nombre de tendons rompus, de la qualité musculaire constatée, de la présence d’arthrose ou non…
Cette chirurgie qui est réalisée idéalement sous arthroscopie par de petites incisions au niveau de l’épaule. Cette technique a l’avantage de limiter les disgrâces cicatricielles, d’éviter les délabrements des muscles périphériques (muscle deltoïde) et de limiter des douleurs post-opératoires. Dans certains cas on peut avoir recours à une intervention à ciel ouvert conventionnelle.
Complications
comme toutes interventions, peuvent être multiples. Nous ne citerons que les plus importantes
- Récidive de rupture d’un tendon réparé
- Persistance partielle de douleurs
- Algodystrophie ou capsulite rétractile
- Limitation de mobilités
- Infection post-opératoire (nosocomiale)
Suites opératoires et rééducation
La rééducation peut commencer dans un intervalle de un jour à six semaines suivant l’intervention. En effet cela peut dépendre de la qualité des tendons réparés et donc des précautions que l’on souhaite prendre pour laisser la cicatrisation se faire.
De toute façon il est nécessaire de soulager l’épaule en post-opératoire par le port d’une attelle coude au corps la majeure partie du temps. Les mouvements d’entretien des amplitudes du coude et de la main sont de toute façon conservés.
La kinésithérapie est souvent commencée de manière passive, on limite ainsi les douleurs et on soulage les tendons réparés : exercices pendulaires du bras, bras levé par le kiné.
Résultats
Le but est d’obtenir la réparation et donc la cicatrisation des tendons (2/3 des cas). On obtient ainsi une diminution des douleurs, une augmentation des mobilités et une récupération plus ou moins complète de la force musculaire.